Friday

Profile : Marc Spiegler Fair Manager




Marc Spiegler is Art Basel’s co-director…which means one of the most powerful men of the art market.


39 years-old the successor of the charismatic Sam Keller is French-American. He co-directs Art Basel with Annette Schönholzer, in charge of logistics, of the most important art fair in the world. This year more than 1000 galleries have applied to get the chance to exhibit at Art Basel.


His mother was French and his father American, Marc Spiegler grew up in Chicago where his parents teach politics. Instead of going to Harvard, he studied social sciences himself in a small University of Chicago and gets in the “rugby” team.
Waiting for his journalism career to start, the rugby player does different kind of jobs, and becomes king of campus parties. “I became a journalist because it’s a job that can lead to anything. If you want to switch off to architecture, politics, technologies, media, and art it’s absolutely possible…and that’s what I did.”
Quickly recognized for two sports articles, his professional career rises with an article on gay rodeo. “People that do rodeo but who are all gays. The horses I don’t know, but the cow-boys, yes.”
He became then editor of a weekly publication, he becomes writer for the monthly Chicago Magazine. He wrote a paper on the troubles that the Chicago Museum go through which opens him the doors to one of the most prestigious art publication : Art&Auction. He then sets up in Europe. When, in 1998 he sets up in Switzerland, he went to every New-York-based publications in order to enquire if they need a correspondent. He stills writes for Art&Auction and works then for ArtNews, Art Review, The Art Newspaper. Basically all the important art publications. Because Marc Spiegler invented a genre.
At the time, he defined himself as « a journalist of the art world » which was sometimes perceived as full of arrogance by some of his colleagues. "I wasn’t an art critic, and I didn’t want to limit myself to the market : I was writing on the evolution of the art world.” Indeed he explored the social aspect of globalisation that he knew before the others networks that link artist , galleries, curators… He tells the world how grateful his education was. “My education background helped me a lot. Trying to think in a rigorous way, analysing then writing. Not boring, if possible. Without going straight to conclusions.”
At the beginning and as he didn’t really know the art market, he focused on news and facts. When his network had grown a bit, and trusted him, he started huge features. “the third step, is when I started writing comments and when I offered analysis.” Analysis where Spiegler raises problems.
Lors d'un colloque à Madrid sur le rôle des critiques d'art, qui réunissait les plus grands noms de la profession, Spiegler a fait une intervention remarquée. Il y expliquait à ses aînés un peu pantois qu'ils ne servaient à rien : "Cela s'est très mal passé." Impertinence de la jeunesse ? "C'était peut-être un malentendu", plaide-t-il aujourd'hui.
Pour lui, il y a deux sortes de critiques. Le très académique, qui a fait de l'histoire de l'art, et l'autre plus journalistique, qui se permet d'avoir des opinions et de le dire de façon très claire. Mais, selon lui, l'un comme l'autre n'ont plus d'influence sur le marché de l'art. Parmi ses autres victimes figurent les conseillers artistiques, cette profession qui consiste à collectionner pour les autres. Ils font partie des clients potentiels de la Foire de Bâle et, aujourd'hui, Marc Spiegler est plus nuancé : "Certains construisent de très bonnes collections."
Quand Samuel Keller décide de quitter ses fonctions à la Foire de Bâle et de prendre la direction de la Fondation Beyeler, il prévient quelques journalistes. Dont Spiegler, qui est assez surpris de recevoir quelque temps plus tard une offre pour l'emploi. Il passe un grand oral devant un comité particulièrement féroce, qu'il séduit avec une analyse des qualités et des défauts de la Foire de Bâle et des grandes tendances du monde de l'art. Une intervention structurée comme un article que, malheureusement, il ne publiera jamais. Face à la spéculation ambiante et la montée en puissance des ventes aux enchères, il y réaffirme le rôle central des galeries.
Le sale gosse impertinent d'autrefois est devenu un cadre certes dynamique, mais aussi plus pondéré. "Il passait ses nuits dans les boîtes, dit un ancien confrère. Désormais, il contrôle complètement son image." De fait, si on excepte le diamant à l'oreille et la barbe de trois jours, Spiegler pourrait aujourd'hui passer pour un banquier suisse. Mais sa tâche est difficile. Il n'imaginait pas cela quand il était journaliste. "C'est un énorme travail, qui ne se limite pas au champagne et aux belles fêtes."
Il explique que sa mission est de savoir ce qui se passe dans le monde de l'art, comme avant. D'en connaître les acteurs, comme avant. D'analyser la situation, et d'essayer d'imaginer ce qui va advenir de ce milieu. Comme avant. "La différence, c'est qu'avant, j'écrivais un papier. Aujourd'hui, cette analyse profite d'abord à nos galeries."
Ses seules escapades sont des randonnées en haute montagne : l'ancien rugbyman est un adepte du snowboard, qu'il pratique hors pistes. Une activité périlleuse ? Moins peut-être que de diriger la Foire de Bâle... Il balaie la question, avec son meilleur accent de Chicago : "No risk, no fun."
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